La plupart du temps, on pourrait résumer le moment de l’orientation à un échange de ce genre : « Alors, qu’est-ce que tu veux faire plus tard ? – Ben je sais pas, moi. – On ne vous a pas présenté des métiers au lycée ? »

Le système éducatif est ainsi fait, actuellement : on présente de nombreuses possibilités aux adolescents en espérant qu’ils auront le déclic ou qu’ils s’y retrouveront dans le dédale des métiers et des formations. Et il y a ceux qui savent déjà depuis tout petit ce qu’ils feront plus tard, et les autres…

Pour ceux-là, l’immense majorité, le choix va parfois se faire sur des critères externes (l’université à côté de chez soi, la durée d’un cursus, l’avis d’un proche…), et parfois sur des critères internes (j’ai une préférence pour ce domaine plutôt que celui-là, il me semble que ceci m’ira mieux, etc).

Mais ces critères internes restent bien souvent marginaux car on ne pose pas les bonnes questions aux jeunes. On demande « Que veux-tu faire ? » au lieu de « QUI ES-TU ? ». Et oui, quand on sait qui on est, ce que l’on veut faire vient tout seul !

Certes, plusieurs chemins peuvent mener à l’épanouissement professionnel. Il est certain que toute expérience apportera des compétences et sera utile pour l’avenir. Les générations actuelles et futures exerceront ainsi, en moyenne, beaucoup plus de métiers différents que les générations précédentes. Nous vivons une époque qui va demander beaucoup de qualités d’adaptation, mais porteuse de certainement nombre d’opportunités pour ceux qui sauront les saisir.

En revanche, de nombreux autres chemins peuvent mener à des situations difficiles à vivre. Les cas de figure suivants sont assez fréquents :

  • S’engager dans des études et les finir pour ne pas se désavouer, alors que l’on n’aime pas ce que l’on fait. Si les études ne conviennent pas, il est peu probable que le métier soit épanouissant.
  • S’engager dans des études sans vraiment connaître les débouchés (par exemple parce qu’on aime une discipline), ce qui est une démarche pour le peu aléatoire.
  • Ou s’engager dans des études en connaissant les débouchés, mais pas la « réalité » des métiers auxquels le cursus va donner accès. Un jour, on se retrouve en poste et il y a des chances que la déception soit de mise.

Il est donc primordial de se poser les bonnes questions avant de s’engager dans un cursus : les débouchés me correspondent-ils ? Le métier visé nécessite-t-il des qualités dont je dispose ? Quelle est la part de tâches qui ne me plairont pas ?

En un mot : qui suis-je ? Et de quoi ai-je vraiment envie dans ma vie professionnelle ?