Alexandre a passé 18 ans comme pilote d’avion dans l’armée. Aujourd’hui, il nous fait le plaisir de répondre à nos questions sur ce métier si particulier et vraiment extraordinaire.

Pourquoi avez-vous choisi ce métier ? Comment y êtes-vous arrivé ? Y a-t-il d’autres voies d’accès ?

J’étais passionné par les avions depuis le plus jeune âge. Les murs de ma chambre étaient tapissés de posters d’avion et j’étais incollable sur tous les avions de la seconde guerre mondiale… A 18 ans j’ai passé mon brevet de base de pilotage dans un aéro-club. Devenir pilote était un rêve. Après un bac + 2 scientifique, j’ai poussé les portes des différents bureaux de recrutement de l’armée française (armée de l’air, marine nationale et armée de terre). Je voulais piloter un avion et les trois armées offraient cette possibilité. C’est la marine qui m’a retenu. J’ai ensuite suivi 3 ans de formation d’officier et de pilotage au bout desquels j’ai décroché le brevet de pilote multimoteur. J’ai ensuite été envoyé en unité opérationnelle.
Pour devenir pilote j’ai réussi un concours niveau baccalauréat mais je conseille d’aller le plus loin possible dans les études avant de le passer. Cela offre de meilleures possibilités d’évolution une fois officier et il faut toujours penser à l’après armée. C’est plus facile d’envisager un changement de métier quand on est diplômé… Il est également possible de devenir pilote militaire en réussissant le concours des grandes écoles militaires (Ecole Navale, Saint-Cyr et l’Ecole de l’air). Mais il faut avoir suivi une préparation en CPGE (classe préparatoire aux grandes écoles ) avant de passer le concours. Il est aussi possible de devenir pilote civil et là les possibilités sont nombreuses. Cependant il faut être capable de financer sa formation. Le montant peut-être très élevé suivant son objectif…

Que faites-vous au quotidien ? Quelles sont les tâches qui vous occupent le plus ?
Remplir les missions qui me sont ordonnées. Cela consiste à piloter mon avion lors de missions d’entrainement au combat ou de renseignement, faire de la surveillance des eaux territoriales françaises, faire de la surveillance du trafic commercial maritime, assurer les missions de recherche et de sauvetage en mer, mais aussi former des jeunes pilotes au métier qui les attend.

Parlez-nous du cadre de travail…

cadre de travail

Quelles sont les qualités principales à avoir pour s’y épanouir ?
Être passionné, rigoureux, flexible et disponible. Être capable de se remettre en cause en permanence et avoir soif d’apprendre.

A vos yeux, quels sont les grands avantages de ce métier ?

Aucune routine et on voit le ciel bleu tous les jours (ou presque !). Si l’on est passionné, ce métier est un privilège ! (comme dans toutes les passions que l’on assouvit…). C’est aussi un métier où le sentiment de faire partie d’une équipe est très fort.

Et les inconvénients ?
Il faut une grande disponibilité. Il n’y a pas d’horaires et il est impossible de prévoir de vacances longtemps à l’avance. Cela peut être difficile pour les proches car de plus les déménagements peuvent être fréquents. Il faut aussi accepter de respecter strictement les consignes.
A quel salaire un jeune peut-il s’attendre ? Et quelles sont les évolutions de carrière possibles ?
2500 euros comme débutant. Les perspectives sont nombreuses si l’on reste dans l’armée car le pilote est aussi officier et, à ce titre, il peut changer de spécialité. Quand on quitte l’armée, beaucoup de pilotes militaires deviennent pilotes de ligne ou pilotes d’avions d’affaires.
Pour finir, que diriez-vous à un jeune qui veut se lancer dans cette voie ?
Il n’y a pas à hésiter une seule seconde ! Mais prends un peu de temps pour aller le plus loin possible dans tes études (si tu peux) avant de t’engager !
Merci Alexandre pour ce partage très instructif ! Et vous, que pensez-vous de ce métier ? Est-il fait pour vous ?